« Le beau jeu est la raison d’être »

  • 10 décembre 2015

Fédérale 1 – Le bilan vu par les présidents de Blagnac et Castanet (La Dépêche Du Midi).

Têtes de listes respectives de l’Avenir Castanéen et du Blagnac SCR, Ramon Eguzkiza et Philippe Humery dressent l’état des lieux à la trêve.

Pour avoir perdu naguère, sous ses anciennes couleurs muretaines, le match de la montée face à Castelnaudary, Ramon Eguzkiza est un interlocuteur on ne peut mieux placé pour évoquer l’équivalent sportif du fameux «plafond structurel» des économistes. Ni aigri, ni amer, le colistier de Gilles Manent à la tête de l’Avenir Castanéen se veut simplement lucide sur l’évolution d’une élite fédérale à deux vitesses : «À la fin des années 80, intégrer le Groupe A à quatre-vingts clubs était du domaine du possible. Aujourd’hui, à moins de voir surgir un homme providentiel adepte du mécénat, un club comme le nôtre au prévisionnel de 520 000 euros n’a plus que le beau jeu et la formation comme raisons d’être.»

Voilà pourquoi, même sans trop l’avouer, on se réjouit de voir ceux que la Fédération, via le cahier des charges «Pro D2 2015-2016», a d’une certaine manière, scellé les destinées, tirer leur épingle du jeu dans une poule 3 logiquement dominée par Nevers et Auch.

«Une saison de transition»

De l’autre côté de la périphérie toulousaine où la référence columérine est pour l’heure inaccessible du fait de la dite étanchéité des compartiments, Philippe Humery entend bien ne pas en rester là : «Nous nageons actuellement entre deux eaux, à l’image d’une saison de transition. Nous nous sommes manqués à Lombez-Samatan et à domicile lors de la venue de Castanet justement. Avec cinq points de plus dans la musette, nous occuperions une place qui correspond davantage à notre potentiel.»

Une SAS (société par actions simplifiées) créée l’été dernier, des contrats, un partenariat dynamique que l’encadrement s’efforce d’impliquer de plus en plus, le BSCR se structure encore et toujours même si ses moyens ne sont pas comparables avec ceux des six (?) heureux élus appelés à disputer la montée en Pro D2 et non pas ce Jean-Prat ni fait ni à faire car connoté du seul point de vue honorifique. «Nous faisons pour le mieux, sachant que, de toute façon, l’identité de jeu est notre priorité, d’où l’accent mis sur la formation».

Pour l’heure, Castanet est quatrième avec 23 points tandis que Blagnac, sixième ex-aequo avec Oloron, en compte 18. Et ambitionnent bien évidemment de briller conjointement même si le voyage forcé en deuxième classe n’a pas, loin s’en faut, le même impact médiatique.

Philippe Alary